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intro_histoire_numerique:production_connaissance_historique [2020/10/04 20:42] Francesco Beretta |
intro_histoire_numerique:production_connaissance_historique [2020/10/04 20:45] Francesco Beretta [Les sources] |
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La pyramide de la connaissance peut-être appliquée aux sciences historiques tout en y apportant les précisions nécessaires. La connaissance est entendue ici au sens dynamique du processus de production du savoir. | La pyramide de la connaissance peut-être appliquée aux sciences historiques tout en y apportant les précisions nécessaires. La connaissance est entendue ici au sens dynamique du processus de production du savoir. | ||
- | Ce processus commence, en sciences historiques, par la lecture étendue des travaux permet de définir une problématique de recherche visant à réviser les interprétations établies de phénomènes historiques connus ou à en étudier de nouvelles. Un ou plusieurs axes de recherche sont ensuite développés afin de clarifier le champ de l'investigation, de même que la méthode qui sera utilisée et un questionnement plus précis. | + | Ce processus commence, en sciences historiques, par la lecture étendue des travaux qui permet de définir une problématique de recherche visant à réviser les interprétations établies de phénomènes historiques connus ou à en étudier de nouveaux. Un ou plusieurs axes de recherche sont ensuite développés afin de clarifier le champ de l'investigation, de même que la méthode qui sera utilisée et un questionnement plus précis. |
Cette première étape est essentielle car elle oriente le choix des sources qui seront analysées. | Cette première étape est essentielle car elle oriente le choix des sources qui seront analysées. | ||
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==== Les sources ==== | ==== Les sources ==== | ||
- | Dans cette perspective, les données de la pyramide de la connaissance, les data, ne sont pas les données numériques mais, d'une manière générale, elles incluent toutes sortes de sources historiques (documents manuscrits ou imprimés, artefacts, sites archéologiques, tradition orale, peintures, enregistrement sonores, images numériques, etc.). Il s'agit de la masse pour ainsi dire 'informe' des matériaux qui sont à disposition dans le biliothèques, les archives, le musées, etc. | + | Dans cette perspective, les données de la pyramide de la connaissance, les //data//, ne sont pas les données numériques mais, d'une manière générale, elles incluent toutes sortes de sources historiques (documents manuscrits ou imprimés, artefacts, sites archéologiques, tradition orale, peintures, enregistrement sonores, images numériques, etc.). Il s'agit de la masse pour ainsi dire 'informe' des matériaux qui sont à disposition dans le bibliothèques, archives, musées, etc. |
- | Après cette première étape, le cycle de la connaissance en sciences historique continue avec la recolte de l'information (les "faits"), leur interprétation et leur contextualisation, la production de nouveau savoir. Le savoir historique est le produit d'un cycle méthodologique fondé sur les sources, sur les traces matérielles et écrites des réalités humaines du passé. Les sources sont les vestiges de la vie, des croyances et des activités des personnes et des sociétés du passé, et elles permettent de reconstituer les parcours de vie, les phénomènes sociaux et économiques ou les évolutions intellectuelles. | + | Après cette première étape, le cycle de la connaissance en sciences historiques continue avec la recolte de l'information (les "faits"), leur interprétation et leur contextualisation qui permet de produire un nouveau savoir. Le savoir historique est donc le résultat d'un cycle méthodologique de connaissance fondé sur les sources, sur les traces matérielles, écrites ou orales des réalités humaines du passé. Les sources sont les vestiges de la vie, des croyances et des activités des personnes et des sociétés du passé, elles permettent de reconstituer leurs parcours de vie, les phénomènes sociaux et économiques ou les évolutions intellectuelles. |
- | Mais elles doivent être interrogées afin de mettre en évidence l'information factuelle, les 'faits historiques' qu'elles contiennent. Ce processus d'extraction n'est pas spontané ou automatique, il se fonde sur un questionnement préalablement défini: | + | Mais les sources ne parlent pas toutes seules, elles doivent être //interrogées// afin de mettre en évidence l'information factuelle, les 'faits historiques' qu'elles contiennent. Ce processus d'extraction n'est pas spontané ou automatique, il se fonde sur le questionnement préalablement défini: |
* "En effet, l’histoire ne peut pas procéder à partir des faits : il n’y a pas faits sans questions, sans hypothèses préalables. Il arrive que le questionnement soit implicite ; mais, s’il faisait défaut, l’historien serait désemparé, ne sachant que chercher ni où. [...] | * "En effet, l’histoire ne peut pas procéder à partir des faits : il n’y a pas faits sans questions, sans hypothèses préalables. Il arrive que le questionnement soit implicite ; mais, s’il faisait défaut, l’historien serait désemparé, ne sachant que chercher ni où. [...] | ||
* "L’histoire repose sur des faits, et tout historien est tenu d’en produire à l’appui de ses dires. La solidité du texte historique, sa recevabilité scientifique, dépendent du **soin apporté à construire les faits**. L’apprentissage du métier porte donc simultanément sur la démarche critique, la connaissance des sources et la pratique du questionnement." (A. Prost, //Douze leçons//, ch. 3. Les faits et la critique historique). | * "L’histoire repose sur des faits, et tout historien est tenu d’en produire à l’appui de ses dires. La solidité du texte historique, sa recevabilité scientifique, dépendent du **soin apporté à construire les faits**. L’apprentissage du métier porte donc simultanément sur la démarche critique, la connaissance des sources et la pratique du questionnement." (A. Prost, //Douze leçons//, ch. 3. Les faits et la critique historique). |